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Toute la semaine, je lis La Semaine

Publié le 29/01/2013, dans Les chroniques de La Semaine | par La Semaine du Pays basque
Toute la semaine, je lis La Semaine

Après avoir lu dans La Semaine tout un tas de choses sur la manifestation contre (et parfois pour...) le mariage pour tous, entre appels à prendre les TGV et courriers divers, puis avoir suivi avec passion les longues batailles de mon aimable voisin de la page de droite sur le net avec ses contradicteurs au sujet, entre autres, de la laïcité, je me dis que le débat d’opinion n’est pas du tout mort dans ce canard ! Et je m’en félicite ! Ouf, ici,
espace de liberté ! Je me sens donc assez en forme pour dire ce que je pense de certaines choses que j’ai pu lire dans notre hebdo préféré. Décodons donc La Semaine de la semaine dernière ! Commençons par notre « saint patron » qui dans son édito, en arbitre équitable, en sage qui sait mesurer le pour et le contre, a décidé de ne pas nous donner un chiffre sur le nombre de participants à cette manifestation parisienne anti- mariage pour tous. Mais, tout de même, avec habileté, il arrive à glisser « l’immense marée des participants » ! Bien joué...
Dans « Le piment rouge » de ce même numéro, on « allume » les organisateurs de la conférence de presse concernant le collectif en faveur du mariage pour tous de Bayonne. Ils ont osé dire à « notre collègue » (Oh peuchère ! On est à La Semaine ici ! Pas chez Tapie à Marseille avec les collègues ! Donc, ici, on dit notre « confrère » − et frère fait plus près du bon Dieu, non mais !) qu’ils avaient invité à une conférence de presse, des choses pas terribles...
Bon, donc notre pitchoun de collègue (remarquez si c’est mon confrère de La Semaine auquel je pense, vu comme il est baraqué, moi je me serais tenu à carreau !) « en se présentant » (car à La Semaine, on n’engage que des jeunes gens bien élevés. C’est appréciable...) « a eu pour réponse un grand : “Ah ! C’est donc vous !”, accompagné d’un regard entendu. »
Oui, je suis d’accord, le « Ah ! C’est donc vous ! », ça discrimine un peu... C’est un peu le genre : « Si ce n’est pas toi, c’est donc ton frère ! » Enfin, bon, ça fait vilain petit canard noir !
Bon, mon petit collègue peuchère, au lieu d’être « interloqué » (c’est ce que j’ai lu dans le journal ! Le nôtre de journal en plus ! Donc je ne doute pas de son « interloquationnement » ! En plus j’ai remarqué qu’il a un joli sourire un peu gêné quand
il « interloquationne »), aurait mieux fait de dire : - Non, ce n’est pas moi ! Alors la responsable du planning familial (qui pratique, à ses temps perdus, je lis ça aussi : « l’appel des journalistes » !, comme mon institutrice au temps béni de la maternelle...) lui aurait dit :
- Si ce n’est pas toi, c’est donc ? Et là mon petit collègue Peuchère, il aurait pu lui dire : - C’est la faute à Ségot ! Oui, c’est sa faute, parce que Ségot il en fait rien qu’à sa tête dans ce journal ! Et Ségot, demandez à Pierre (!), il la joue pas collectif ! Donc c’est LUI ! Ségot, déjà qu’il n’est pas pour le mariage POUR LUI, alors comment vous voulez qu’il soit pour le mariage POUR TOUS ! Moi, à mon petit collègue, je ne lui en aurais pas voulu et je l’aurais emmené manger chez Jean- Pierre Au Cœur des Hommes pour mettre au point une stratégie « anti-interloquation ». Et après la dame du planning (qui porte, qui sait, peut être un manteau fait de peaux de pauvres petits chiots dalmatiens...), elle m’aurait convoqué pour faire l’appel de mon nom. - Alors, c’est vous Ségot ! En m’accompagnant de son regard cruel « entendu »... Et moi, en ayant la dame en face, je lui aurais fait « une explication de planning » sur les joyeusetés de l’intolérance, puis une conférence de presse- citron bien détaillée, et je lui aurais raconté quelques vertus de la tolérance-pour-tous (aussi respectable que son mariage... contre lequel je n’ai rien) puis enfin je lui aurais donné quelques livres pour élever – à défaut de son sens du dialogue – sa formation philosophique et humaniste. En plus, je lui aurais offert un « Guide des bonnes manières », volé dans la bibliothèque de mon vieil Alexandre-de-la-page-d’à-côté, où l’on explique aux dames du planning que c’est très mal – quand on invite quelqu’un chez soi – de l’accueillir de façon curieuse, de lui faire des réflexions, et surtout, oui surtout, de lui lancer un « regard entendu » ! Donc, je le dis bien à la madame du planning : je veux bien – en y réfléchissant – un mariage pour tous (sans réserve), y compris pour moi ! Mais pas avec elle ! Vous m’imaginez épouser quelqu’un qui me ferait des « regards entendus » ! Ah non ! Un regard étendu à la rigueur...
Après je suis allé faire un tour en page 20. A gauche (ça c’est sûr que l’on n’allait pas le mettre à droite !) le papier de mon ami Jean-Yves Viollier (je sais,
il se demande toujours pourquoi nous sommes amis. Des fois, c’est un peu lourd de l’entendre me dire, dès qu’il a bu un petit coup de blanc : « Mais comment cela se fait-il que nous soyons amis ? »). Donc un papier magnifique ayant comme titre : « Et le parent C ? ». Je suis bien d’accord avec lui, et plus particulièrement sur ceci : « Rentrant à la maison, plus convaincu que jamais que l’essentiel est d‘aimer et d’être aimé, que l’on soit enfant ou adulte, déplorant aussi que le mariage pour tous se soit si peu situé sur le terrain des convictions républicaines, une petite ritournelle me hante : “Les hommes naissent et demeurent libres et égaux.” » Il est tellement bien ce papier, que ça aurait dû être moi qui aurait dû l’écrire ! Mais bon, c’est lui... Je m’incline. Respect ! Serviteur, Monsieur...
(Au fait, dès que tu auras un moment pour aller boire un coup de blanc, je t’expliquerai pourquoi nous sommes amis et on invitera aussi notre « collègue pas bien vu au planning »).
Mais sur l’autre moitié de la page (comme par hasard celle de droite !) un mystérieux « E. Thibaud » a « recueilli des propos » probablement abandonnés dans le TGV ! D’abord, qui peut être ce mystérieux E. Thibaud ? Au journal, Miss Lemon ne le sait même pas ! Alors, si même elle (qui sait tout !) ne sait pas, personne ne nous renseignera... Peut-être une taupe ayant creusé une galerie depuis le cloître de notre bonne cathédrale ? En tout cas, E. Thibaud, pour recueillir, il a recueilli quelques opinions, et comme il a écrit en bas de la page « D’accord ? Pas d’accord ? », à moi de dire ce
que j’en pense... Je pense que évidemment, dans le TGV, il n’y avait que des gens favorables à la manifestation. Ah, vraiment pas malins les non favorables ! Ils n’auraient pas pu avoir l’idée de bloquer toutes les places du TGV spécial et passer voir des copains à Paris au lieu de défiler, ou au lieu de lancer des « regards entendus » depuis leur planning de Bayonne ? Comme ça, quand E. Thibaud aurait recueilli « Les impressions d’acteurs » (là, je m’attendais d’ailleurs à trouver celle de Depardieu qui parle de tout : − « Moi je suis pour deux papas. Regardez Poutine, il en a eu deux : Brejnev et Nixon.»). Il aurait pu y avoir les commentaires de gens faisant preuve d’un peu plus de respect de l’opinion et du choix des autres. Bon, vous me direz qu’il va y avoir une manif’ ce dimanche dans l’autre sens où la dame du planning et tous les autres pourront aller manifester à leur tour. En fait, ces manifestations, ça fait marcher la SNCF ! Mais que deviendra E. Thibaud dans tout ça ? Ira-t- il recueillir là aussi les pensées et autres opinions ? Mais est-ce que E. Thibaud s’il se trouve dans le même TGV que la dame du planning se fera lancer, lui aussi, un « regard entendu » ? Ah la la... Tout ça me semble bien compliqué. A se demander s’il ne faut pas revenir au temps de la monarchie dans ce pays ! Car, si j’en crois mon voisin de la page de droite (qui nous explique d’ailleurs dans sa page de la semaine dernière que les gamins d’aujourd’hui sont gavés, entre autres, « de couscous au Nutella » ! Vous en avez déjà mangé, vous ? On trouve ça où ? Alexandre ne goûte-t-il pas un peu trop de son vin ces derniers temps ?), « la tolérance était du côté de Louis XVI ».
Et le Louis XVI, vous l’avez déjà vu lancer « lui un regard entendu » ? Eh non ! Alors, c’est vrai, il devait être vraiment tolérant ce type! Enfin, pour terminer, laissez-moi vous proposer ce dessin magnifique d’intelligence de notre « collègue-confrère » du Canard Enchaîné, Mougey, qui lui dit tout (comme les dessinateurs de très grand talent) en une case !
Mais je serais aussi très intéressé que mon cher Alexandre, au lieu d’avoir photographié gentiment sa galette, avec sa couronne, dans sa jolie cuisine, pour sa page, photographie pour une prochaine semaine un couscous au Nutella ! Je pense que cette photo pourrait faire le tour du monde !

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