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A Biarritz, on lance la campagne électorale en plein conseil municipal

Publié le 29/01/2013, dans Politique | par Pierre Lasterra
A Biarritz, on lance la campagne électorale en plein conseil municipal

Ambiance singulière, hier soir, au conseil municipal de Biarritz, à l'occasion du débat d'orientations budgétaires (DOB), le dernier présenté par le maire Didier Borotra. Où les quatre premiers à prendre la parole étaient aussi... quatre candidats à sa succession. Et pas de doute : la campagne électorale a bien commencé.

Il y a une semaine, notre rédaction contactait le maire de Biarritz, Didier Borotra (UDI), pour savoir s'il soutenait la candidature de Michel Veunac (MoDem), candidat déclaré depuis le 18 janvier. Réponse laconique du service de communication biarrot : « M. le Maire ne répondra pas car pour lui la campagne n'est pas ouverte ». Dont acte. Mais hier soir, au conseil municipal de Biarritz, alors que les prises de parole de candidats à sa succession se multipliaient, Didier Borotra faisait entendre une autre musique. Rappelant notamment leur qualité de candidat à MM. Jean-Benoît Saint-Cricq et Patrick Destizon, les deux premiers orateurs, comme pour mieux emballer par avance leur propos dans la posture électoraliste d'une opposition aux contours par définition peu justes...


Bref, que Didier Borotra l'admette ou non, selon qu'il se trouve dans l'assemblée municipale ou bien qu'on l'interroge sur qui aura son soutien, la campagne électorale est bien lancée à Biarritz. Et sous couvert de commenter des orientations budgétaires présentées par Guy Lafite comme assez contraintes, et donc austères pour 2013, les quatre candidats au poste de maire avaient, chacun à sa façon, des propos d'entrée en campagne.

Didier Borotra : « Je vois que la campagne est lancée ! »

Et dans cet exercice, le premier coup de feu oratoire est venu de droite, avec Jean-Benoît Saint-Cricq, dans un propos acerbe et ciselé, assez dur sur l'homme et le bilan. « Nous aurions aimé qu'en 2008, lorsque vous nous avez engagé dans la folle aventure de Biarritz Océan, vous vous soyez montré aussi raisonnable et que vous ayez agi avec cette même prudence. Malheureusement, il est un peu tard ». Et M. Saint-Cricq d'enfoncer le clou de la Cité de l'Océan : « Vous avez mis en place une véritable bombe à retardement pour collectivité locale qu'est le partenariat public-privé avec Vinci, nous engageant pour 30 ans dans un endettement prodigieux ». Et l'élu biarrot de détailler ensuite son propos, chiffres à l'appui, pour démontrer que « vous tentez de renflouer par tous les subterfuges possibles […] la SEM Biarritz Océan qui se noie dans un océan de dettes ».

 

Elargissant à la question générale de la dette, Jean-Benoît Saint-Cricq a estimé que « la dette réelle de cette ville, hors-Kléber, est bien de 64 millions d'euros [et non de 37 M€, NDLR] ». Anticipant les baisses de dotation globale de fonctionnement (DGF, aide de l'Etat) en 2014 et 2015 - baisses selon lui aggravées par la baisse démographique que connaît Biarritz – M. Saint-Cricq a prédit un avenir financier sombre à la Ville. Jugeant « l'état de cette ville qui est sale, avec des voies défoncées et dont les bâtiments publics sont mal entretenus », il pointait enfin qu'elle n'assumait déjà plus, faute de finances saines, « ses missions premières ».

Didier Borotra : « Et de deux [candidats, NDLR] ! »

Toujours à droite, c'est ensuite Patrick Destizon qui s'est essayé à ce qu'on pourrait appeler “l'exercice de la rupture électorale”. Avec plus de lyrisme, et plus franchement candidat, mais avec moins d'efficacité. La faute sans doute, en partie, à son choix de l'anaphore façon Hollande 2012. « Si je suis élu maire de Biarritz en mars 2014... » Première occurrence, premiers “Aaaaaah !” dans l'assemblée. Deuxième occurrence, rires diffus. Troisième occurrence, rires généralisés. Brouhaha amusé et potache, mais atténuant pour le moins la force du message... Sept occurrences, et le message est comme noyé.
Aucun doute toutefois : Patrick Destizon est bien candidat. « Et de deux ! » lâchait ainsi Didier Borotra pour commenter son intervention, ne lui faisant pas l'honneur d'entrer dans les détails de sa critique.


Du style de rupture au style légitimiste : Max Brisson et Michel Veunac


Venaient ensuite deux autres exercices : ceux des 1er et 2ème adjoints, Max Brisson (UMP) et Michel Veunac (MoDem). Dans un tout autre genre, bien sûr, puisque tous deux sont partie prenante depuis 2008 de la politique municipale conduite par Didier Borotra. Peut-être aussi parce que tous deux espèrent un soutien officiel du maire sortant qui ne pourra être accordé qu'à l'un ou à l'autre. Ou à aucun des deux. Mais en aucun cas aux deux... Bref, disons qu'après celui de la rupture, l'heure était au style “légitimiste”. Tous deux ont ainsi salué à la fois la politique conduite ces cinq dernières années, et la cohérence des orientations budgétaires de 2013 avec ladite politique. Au point d'énerver un Galéry Gourret-Houssein (Elus de la Gauche Unie) déjà survolté depuis le début de la séance, parlant par-dessus Max Brisson : « La brosse à reluire, ça suffit, on n'a pas que ça à foutre ! Après, il va encore y avoir Veunac ! ». Gêne et rires mêlés dans l'auditoire. Max Brisson poursuit son propos, imperturbable.

Maider Arosteguy (Groupe Indépendant), Bernard Ithurbide (Front de Gauche) et Peio Claverie (Biarritz Citoyen Solidaire Elkartu) prenaient ensuite tour à tour la parole pour faire leur droit d'inventaire, plus ou moins sévère, sur la politique menée et les orientations proposées pour 2013. Et enfin Jakes Abeberry pour dire sa fierté « de tout le travail accompli depuis 22 ans ». Tous quatre non-candidats à la magistrature suprême. En tout cas pour l'instant. Dans un conseil municipal où l'on compterait presque bientôt autant de groupes que d'élus, c'est déjà ça de pris !

Mots clés : Basque, Biarritz, Borotra, Brisson, Destizon, Elections, Paysbasque, Politique, Saintcricq, Veunac
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